Fabienne GOZLAN
- Lieu(x) d'enseignement : Saint-Maurice, Val-de-Marne (94), Île-de-France
- Diplôme(s) : Certificat d’Aptitude
Saint-Maurice
Après une formation solide d’actrice, j’ai beaucoup joué (sous la direction de Jacques Lassalle, Alain Ollivier, Christian Jéhanin, François Kergourlay, Liliane Nataf..) principalement au théâtre.
Assez rapidement, jai aussi eu la chance d’enseigner. Tout d’abord, Mario Gonzales, professeur de masque au Conservatoire, m’a proposé de le remplacer quelques semaines au Conservatoire de Paris dont je venais tout juste de sortir. Merci à lui.
Ensuite, professeur de masque-clown dans une petite école artistiquement très ambitieuse, “Théâtre en Actes”, dirigée par Lucien Marchal. J’y ai beaucoup appris sur la gestion de groupe et le travail d’équipe. Espace de rencontres formidables, c’est de celle avec Christophe Patty qu’est né, en 1990, un spectacle incroyable pour masques neutres et clowns, monté ensemble dans le cadre des “48 heures de théâtre” au Cirque d’Hiver, Paris (un festival hors-normes et audacieux).
Tout en continuant à donner des cours à Théâtre en Actes, j’ai ensuite intégré l’équipe pédagogique (Marc Spilman et Bruno Sachel) du Conservatoire de Juvisy-sur-Orge dirigé par Christian Jéhanin. Une aventure très stimulante. Utilisant ma connaissance du groupe, du masque et du clown, je l’élargissais aux textes classiques et contemporains. C’est ainsi que j’ai monté Attila (Corneille). Proférés par une dizaine de clowns, les vers cornéliens se sont avérés dans une dimension incroyablement adéquate.
J’en ai aussi profité pour “découvrir” l’écriture d’Henri Mainié -qui devint un ami et dont je monterai plusieurs pièces plus tard- et pour m’amuser à éclater l’espace théâtral en proposant “Parcours pour des lits” à partir de nouvelles de Maupassant : à la nuit tombée, de petits groupes de spectateurs guidés à la lampe de poche par des acteurs, de bosquets en bosquets dans le parc de l’observatoire Camille Flammarion.
Ces années ont définitivement fortifié ma curiosité et une soif d’expérimenter encore et encore, de me risquer sur de nouveaux territoires artistiques.
J’ai alors créé “La Tribu” avec Laurent Rey. Une dizaine d’acteurs, un atelier permanent où l’on travaillait chant, masque et clown. Et plusieurs spectacles : Deux semaines pour monter “A quoi rêvent les jeunes filles” (Musset) dans une grange, à Noyers sur Serein, puis un spectacle de clowns à base d’impros dans un grand parc de Colombes. Et puis “Hotsmakh” (Itsik Manger, théâtre Yiddish), spectacle pour un violon et 12 acteurs , parfois masqués (Masques d’Etienne Champion), avec beaucoup de parties chantées (Musique de Marcello Milchberg), une scénographie à échelle variable (petit-grand) (Frédéric Gozlan) et des marionnettes étonnantes petites et gigantesques (de Pierre-François Lucas) à Paris (Parenthèses).
Aujourd’hui, tout en continuant à donner des cours, animer des stages de masque neutre-clown, je mets en scène me laissant guider avant tout par une espèce de défi intime toujours renouvelé : “Et cette écriture? Et cette histoire? Comment m’en rendre la médiatrice, trouver la forme qui lui permette d’être entendue, d’être reçue par un public?”
Ainsi, ces dernières années, dans un cadre pédagogique, j’ai mis en scène des univers aussi divers que “Un riche, trois pauvres” (Calaferte), “Grand Peur et misère du troisième Reich” (Brecht), “Cabaret” (Valentin), “Trois femmes” (Catherine Anne), “Le cimetière des éléphants” (J.P. Daumas), “Incendies” (Wajdi Mouawad), “Antigone” (Sophocle-Brecht) et cette année, “Léonie est en avance” (Feydeau).
Cette année j’ai monté la quatrième édition de “Et si on chantait?”, spectacle émaillé de chansons de variété (Chanson réaliste- les années Twist- dernières heures d’un cabaret- Théâtre et musique).
Trois années de suite, dans le cadre des journées du patrimoine, j’ai tenu le pari de théâtraliser des procès-verbaux de conseils municipaux archivés, je les ai mis en scène, en perspective, en voix afin de les donner à vivre aux spectateurs.
Et puis je me suis mise à écrire une pièce, “Natacha”, à partir de souvenirs de mes cours au conservatoire. Et une adaptation “Jean, Agnès, Marie et Louis” d’après “la famille Tot” de Istvan Örkény (qui a reçu l’Aide à la création” du ministère de la Culture).
Je viens de finir mon “Histoire de Tristan et Iseut” -pour un acteur (ou une actrice), une chanteuse et un violoncelle-, et l’adaptation de “Le chat et la souris” de Itsvan Örkény (la raison de ce dossier).
Enfin, je me suis mise en scène dans des spectacles que j’ai joués, que je continue à jouer dans les appartements ou dans des petits lieux, dans une proximité très grande avec le public. (“Les règles du savoir-vivre dans la société moderne” (J.L. Lagarce), “Tchékhov au salon” ou bien encore un spectacle musical sur le romantisme avec une pianiste (Christiane Becker-Derex), des mélodrames de Liszt et de Schumann.
Et une web série sans prétention : “Petites pensées sans façon d’une cinquantenaire d’aujourd’hui”.